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Assure moi un projet, soutenue par les Triplettes en 2020

« Attirer dans le courtage des talents en rupture professionnelle et sans expérience de l’assurance », ce n’est pas une mince affaire.
C’est l’objet d’Assure moi un projet, « AMUP » (prononcez « ameup »), association née en 2017, pour permettre à des publics défavorisés ou en rupture professionnelle de retrouver un emploi par le biais du courtage d’assurance. Le secteur fait face « aux enjeux générationnels du secteur du courtage en assurance », écrit-il sur le site de l’association et peut, grâce à l’association, « promouvoir la diversité au sein d’organisations inclusives ».
Exemples et explications avec Valérie LERAY, déléguée générale de l’association.

Assure moi un projet a déjà bouclé trois promotions. « Le succès de la première promotion a commencé en 2018, puis nous en avons lancé une au printemps 2019 et une suivante à l’automne 2019 », détaille Valérie LERAY, jamais avare de détails.
L’enjeu pour elle, lors de cette rencontre qui se tenait en février, est alors de préparer la promotion du printemps 2020 et une cinquième est prévue pour l’automne de la même année. Mais ça, c’était avant le virus…
En un an et demi, AMUP a permis à 57 personnes d’intégrer la formation. Elle affiche un taux d’emploi post formation de 80% et un taux de réussite de 96% à la capacité professionnelle.

Du courtage de talents

La logique AMUP est de faire beaucoup en entreprise pour faciliter l’intégration – ou la réintégration – professionnelle.
Le parcours commence par une immersion de 70 heures, soit deux semaines à temps plein, qui permet de reprendre contact avec les contraintes professionnelles et de favoriser l’attractivité du secteur.
La suite consiste en 400 heures de formation en alternance, entre entreprises et formations.
Au terme de ce deuxième module, les apprenant·e·s passent en entreprise à temps plein, en CDD d’un an minimum, en CDI ou en contrat de professionnalisation.
Les entreprises partenaires prennent un engagement dès le début de la formation pour accueillir les candidat·e·s jusqu’au contrat final, ce qui sécurise le parcours, tout en gardant la possibilité de sorties pour l’une ou l’autre des parties en cas de soucis.

Et ça marche.
« Lors de la première promotion, 22 personnes sont entrées en immersion et 19 ont continué en alternance. Au final, 17 personnes sont actuellement en contrat ».
L’apprentissage « théorique » passe par apprendre ce qu’est le courtage, qui sont les principaux acteurs. « On leur donne des repères, pour favoriser la connaissance du milieu et du secteur ». Les mentors – des dirigeants de l’assurance et du courtage – interviennent bénévolement dans ces moments, tandis que la CSCA et l’IFPASS s’occupent des formations plus larges sur le métier.
Une spécificité « courtage » qui n’empiète pas sur les connaissances essentielles du monde du travail, comme le savoir être ou les différents modes de management auxquels ces candidats au retour à l’emploi seront confrontés.

Répondre aux besoins

Les besoins sont immenses et très divers.
« Nous devons les rendre très souples, très agiles, pour défaire des a priori autour de l’entreprise », explique Valérie LERAY. « Les plus jeunes doivent apprendre les codes de l’entreprise. L’assiduité, travailler sur un plateau, respecter les temps de pause par exemple, mais également des éléments importants pour des petits cabinets : le lien de confiance, la transparence », poursuit-elle.
Les plus expérimentés doivent retrouver des codes. « Certains ont été pendant 4 ans sans activité. Il faut tout réapprendre ! Les horaires, les transports… On travaille beaucoup sur savoir, savoir-être, savoir-faire ».
Parce que la diversité fait partie de l’ADN du projet, les « AMUPiens » et « AMUPiennes » ont des profils et des âges très différents : de 21 ans à 57 ans, par exemple. « Il n’y a aucun pré-requis en termes de diplômes. Nous avons eu du CAP au Bac+5 étranger ». L’importance du collectif est le cœur de la démarche de l’association, qui travaille beaucoup sur le groupe et le collectif.

Finances en croissance

Côté financement, l’association fonctionne avec un budget de 250 000 euros.
Elle s’appuie sur les dons des entreprises partenaires. « Pour le moment, nous n’avons que les dons des entreprises partenaires et quelques subventions », explique Valérie LERAY. Deux emplois à mi-temps sont supportés par l’association, ainsi que les accompagnements. AMUP est hébergée gracieusement par SPVIE et l’IFPASS, et fonctionne parfois au système D et à la générosité pour les sessions de formations comme pour pérenniser et donner de la visibilité aux actions, « nous avons besoin d’être aidé par des fondations et dans le cadre de mécénat, sur des partenariats long terme ». L’association accompagne à tous les niveaux, sur toute la durée, ses apprenant·e·s. « Nous aimerions parfois accompagner des coaching individuels pour les quelques personnes les plus en difficultés, mais ce sont des arbitrages à faire. En finançant un coaching, on peut passer à côté d’une ou deux personnes sur un accompagnement global… »,.

Avant l’arrivée du Covid-19, l’ambition était de conquérir de nouveaux territoires. Lille est en ligne de mire, mais il faut retrouver des entreprises qui s’engagent pour « ouvrir la vanne » avec un contrat à la clef. Et ainsi permettre de passer, en 2020, à une centaine de personnes accompagnées. C’était un objectif avant Covid, pour l’instant il n’a pas bougé.

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