Nathalie Rauch présente l’association
Nathalie Rauch est directrice du développement au sein de la Fondation Entrepreneurs de la Cité.
Comment est née l'association Entrepreneurs de la Cité ?
L’association a été créée par Bruno Rousset, président-fondateur d’April, en 2006.
Il a été sensibilisé par l’Adie (association pour le droit à l’initiative économique) sur le fait que beaucoup de créateurs d’entreprises vulnérables ne s’assuraient pas. Ces personnes avaient du mal à se tourner vers le marché, ou parfois le marché ne les acceptait pas. La première adhérente est arrivée en décembre 2006 et c’est en 2007 que le projet a pris de l’ampleur.
Aujourd’hui, nous avons 3 500 bénéficiaires environ.
Que propose Entrepreneurs de la cité ?
Nous proposons des micro-assurances à des créateurs d’entreprises. Ce sont des gens qui viennent de se lancer qui ne sont en général pas sensibilisés au besoin de protection. Une partie importante de notre activité est de la sensibilisation aux risques.
Beaucoup de personnes, en démarrant leur activité, pensent que leurs assurances auto ou habitation suffiront, notamment pour la responsabilité civile. Nous les sensibilisons au besoin, mais après, ces personnes ne trouvent pas forcément les couvertures. Soit que le marché classique ne propose pas d’assurances destinées à cette population précise, ce qui est moins le cas aujourd’hui alors que c’était beaucoup le plus le cas au lancement de l’association. Soit que l’offre existe, mais à des prix qui ne sont pas acceptables à des entrepreneurs vulnérables.
Comment vos bénéficiaires vous connaissent-ils ?
Aujourd’hui, nous travaillons avec les réseaux d’aide à la création d’entreprises qui nous envoient les entrepreneurs qu’ils accompagnent dès que le sujet d’assurance se présente. Nous intervenons aussi parfois auprès des créateurs d’entreprise qu’ils accompagnent sur place ou en vidéoconférence. À la demande des réseaux, nous faisons des sessions de sensibilisation sur tout le territoire, avec des webinaires sur différents thèmes sur les risques de l’entreprise au sens général. Ça peut être la protection sociale, sur les risques psychosociaux, les impayés…
Et donc vous facilitez la souscription d’assurance…
Oui, c’est un principe de micro-assurance. Nous nous sommes mis en lien avec différents partenaires assureurs, avec qui nous avons travaillé sur des propositions. Soit ce sont des contrats construits avec eux, soit des contrats de marché mis à disposition à des conditions financières particulières. Nous gérons sans frais de gestion et sans commissions. Les assureurs ne font aucun bénéfice dessus.
Selon nos statuts, nos bénéficiaires restent quatre ans, le temps du lancement de leur activité. Mais dans la pratique, nous nous sommes rendu compte que certains restaient très vulnérables. Nous ne voulions pas les laisser au risque qu’ils ne s’assurent pas derrière.
Quelles sont vos ambitions ?
Notre ambition est multiple. Nous voulons lancer un observatoire de cette population moins connue des créateurs et créatrices d’entreprises qui sont fragiles. Nous avons un travail à faire sur la non-assurance…
Enfin, nous voulons aussi faire un passage d’échelle. Environ 4000 personnes viennent à nous chaque année et 1000 adhèrent. Si nous les sensibilisons et qu’ils se couvrent, même sur le marché classique, nous sommes satisfaits, pour nous, nous avons fait notre travail.
Nous devons passer un cap pour toucher plus de monde et protéger plus.