Bonus / Chronique :
Une assurance sur la vie...

C’est l’été ! Lucas FORTUIT s’intéresse, pour juillet et août, aux contrats d’assurance-vie, ce produit qui fait des chiffres d’affaires mais bien souvent en trompe l’oeil…
La suite est à retrouver fin août.

Vais-je vous surprendre en prétendant qu’un contrat d’assurance sur la vie l’est aussi pour l’assureur ?
A n’en pas douter, le marronnier historique « L’assurance vie, placement favori des épargnants français » (sic), entonné par toutes les gazettes, l’est aussi pour les preneurs de risques. Servi à toutes les sauces aux vivants quel que soit le taux servi, aussi pingre soit-il, ce placement résistera-t-il aux contraintes fiscales, nombreuses et labyrinthiques, associées aux différentes formules commercialisées par les acteurs au cours du temps.
Croyez-bien qu’à défaut de mieux rémunérer son bas de laine, chèrement acquis, trop à mon goût, l’assuré « bon père de famille » se contente benoitement des placements mirobolants que le marché lui propose ou lui impose ! Une véritable foire aux taux pour appâter l’euro zappeur…
Sans oublier, les autres occasions pour les preneurs de risques sur la vie humaine de faire de la marge récurrente, en offrant par exemple des contrats à bonus de fidélité pour augmenter leur durée de détention (de jouissance) et des bonus alloués en fonction du poids d’unités de comptes dans le montant investi et/ou de leur performance (via des surcommissions transactionnelles, parfois masquées) !

L’été aux frais

Il y a belle lurette que l’ADN des assureurs vie n’est plus dans le taux nominal servi, ni d’ailleurs dans la garantie du capital placé au terme du contrat, désinflation oblige, mais dans celui de la commission de gestion prélevée automatiquement au passage à chaque opération et/ou à chaque échéance… Une rente sur la vie passée sous silence, jusqu’à aujourd’hui, lors de la communication des rendements aux médias. Phase printanière de pavane au cours de laquelle, c’est au paon qui scorera le plus haut avec son meilleur atout. Briller au Panthéon des Picsous de la finance dans l’espoir que le bénéficiaire remette au pot pour un tour supplémentaire et ne change de fournisseur lorsque le bénéfice de son produit qui n’est plus commercialisé est médiocre, voire discriminant !
Les moins-disants (ou lotis) publient des fourchettes de pourcentage pour masquer leur rogaton participatif ; un pis-aller de communication peu fairplay quand on exploite des tables (de mortalité) !
Cela dit, toute prime unique ou périodique est l’occasion de prélever un chargement récurrent et ce, quel que soit le résultat financier rétrocédé annuellement au cotisant. Dû, empoché même en cas de rendement négatif. Dans ce contexte, rien n’augure qu’un jour ce placement favori ne devienne cauchemardesque pour les fourmis prévoyantes… N’oublions pas les dispositions confiscatoires de la loi Sapin II en cas de menace grave et caractérisée du système financier (sic). Faut-il voir dans le 49-2 (L’article 49 de la loi Sapin 2) le sosie du controversé 49-3 ? Hasard ou fatalité pour le futur non-épargné menacé !

Associations de faiseurs

À se demander si le susdit, haut fonctionnaire, n’était pas allergique à ce placement libertaire en le rendant de moins en moins libératoire !
Cela rappelé et, dans ce contexte d’incertitude totale pour le bas de laine de l’épargnant, certains assureurs et non des moindres, ont pris les devants en se contentant d’offrir contractuellement un taux de telle sorte qu’il couvre les frais de gestion annuels du contrat (sic).
Certaines associations, partenaires indépendantes des assureurs (sic), se sont dépêchées d’avenanter unilatéralement les contrats collectifs souscrits, lors d’assemblées prétendues générales où le nombre de procurations dépasse largement le nombre d’adhérents présents, prosélytes ou rebelles. Notons que parfois, certains administrateurs de ces associations captives sont d’anciens dirigeants retraités de la marque. L’occasion pour ces bénévoles, acceptant de monter à Paris pour la bonne cause, une fois par an, de faire une bombance étoilée à trois chiffres aux frais de la princesse tout en évoquant le bon temps des glorieux rendements à deux chiffres !
Une pratique largement ignorée de l’épargnant lambda, membre cotisant et vieillissant qu’on convoque, parfois à plusieurs centaines de kilomètres de son domicile pour le prier de voter démocratiquement par correspondance… A suivre

Lucas Fortuit

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