Bonus / Chronique :
Inspecteurs d'assurance policés (2nde partie)

En novembre, suite et fin de la chronique de Lucas FORTUIT sur les inspecteurs d’assurances.
Vous pouvez retrouver la première partie en suivant ce lien. La chronologie est importante !

Je me souviens encore de plusieurs d’entre eux, remontant chaque année de leur province, le coffre de leur berline empli de dossiers urgents à régler, côtoyant les saveurs de leur terroir qu’ils distribuaient dans les services, au fur et à mesure de leur périple bureaucratique… A cette occasion, ils ne manquaient pas de rapporter les forces et les faiblesses de la concurrence, documents à l’appui, ni d’inviter leurs contradicteurs assis à faire du tourisme. Certains d’entre eux, également mandataires de la marque, gagnaient davantage qu’un membre de la direction générale et pour rien au monde, ils n’auraient troqué leurs commissions et leur autonomie contre un bureau moquetté perché dans une tour de bureaux, fut-il doré et ascensorisé !

Les plus proactifs d’entre eux, sentant leur mort prochaine, face à une subordination de plus en plus grande aux processus structurants de leur l’entreprise, ont pris les devants en rachetant, par exemple, un portefeuille existant ou en déshérence, parfois celui qu’ils avaient porté eux-mêmes sue les fonds baptismaux et ont brillamment réussi… D’autres, moins agiles (sic) sont devenus des routiers, bouffeurs d’asphalte, de dos d’âne et des péagistes récidivistes, suite à l’extension avenantée de leur zone géographique… plus de 500 km, pour certains, entre deux départements extrêmes de notre bel Hexagone… ou mutés en chasseurs de primes itinérants, sans champ à soigner ni de point de vente physique pour se poser…

Les intermédiaires d’assurance ont compris depuis longtemps que leur inspecteur du siège (éjectable), n’en avait plus, à l’exception de celui de leur véhicule et, qu’il n’était plus leur interlocuteur privilégié du Siège. Celui-ci a repris les rênes profitant du cheval Internet, sans concertation le plus souvent, en matière de tarification, de règlement des sinistres et d’actions commerciales et ira, sans doute, plus loin avec la remise en cause de la structure de leur rémunération dans le cadre de la directive DDA. Ce sont, sans doute, les dispositions relatives à la part variable de celle-ci qui fâcheront sous peu…
Les inspecteurs du cadre se trouvent donc à un tournant sachant que les courtiers et les agents généraux, notamment les cabinets de petite et de moyenne tailles, pestent de ne plus disposer de décideur de proximité, d’une voix rassurante, voire d’un allié complaisant !
L’inspecteur, comme l’intermédiaire, utilisant les mêmes outils de communication et les mêmes plateformes de prestations, en subissent aussi les contraintes et les dysfonctionnements (files d’attente, lignes occupées, courriers égarés, qualité de l’interlocuteur, etc.).

Nul doute qu’un syndicat du courtage français n’incite, un jour, ses adhérents à étoiler les compagnies, les mutuelles et les IP sur le Net, à l’instar des particuliers.
Dans cette mouvance redondante, les inspecteurs ont sans doute encore à offrir aux intermédiaires un service personnalisé et plus réactif.
Le coaching, oui, mais opérationnel, messieurs les dirigeants.
Aux futurs multi-spécialistes « du terrain » de ne pas rater le coche à cette occasion pour ne pas se faire moucher !

Lucas Fortuit